C’est à Fresnes, dans le 92, que Juliette et Cyrielle m’ont donné rendez-vous pour ce reportage. Ici se trouve le siège du territoire Ouest d’AUVM.
Cette association a été créée en 1985, son objectif est d’aider les personnes à trouver un logement. A l’origine, il s’agissait de personnes sans domicile fixe (SDF), puis de femmes monoparentales. Aujourd’hui, l’hébergement d’urgence concerne tous les publics sans hébergements, en grande précarité,(notamment de nombreux jeunes majeurs ou mineurs non accompagnés. AUVM est maintenant présente sur 4 territoires (Ouest, Sud, Est, Nord) disposé sur 26 communes du Val de Marne, ainsi que 2 arrondissements de Paris : le 20ème et le 12ème.
L'équipe salariée, initialement constituée de 10 personnes, regroupe aujourd'hui une petite centaine de personnes, pour 1 738 personnes hébergées en 2016.
Juliette et Cyrielle, toutes deux référentes sociales au sein d’AUVM, m’expliquent le fonctionnement de l’association : « Sur le court termes, on loge les personnes dans des appartements, mais l’objectif à long terme c’est que ces personnes aient leurs propres logements. Pour cela, on les aide à l’obtention de papiers d’identité, l’ouverture des droits, pour les formulaires administratifs, soutien sur les tâches de la vie quotidienne… »
Pour ces logements d’urgence, AUVM dispose de 399 appartements sur tous les territoires précédemment évoqués. La limite de temps de l’hébergement (en moyenne quelques mois, le plus bref étant moins de 15 jours, le plus long pouvant aller jusqu’à plus de 24 mois) dépend du financeur et des consignes de celui-ci. En effet, AUVM dispose de différentes conventions et de différents partenariats avec diverses institutions Ces financeurs sont l’Etat, qui finance surtout les actions portées auprès des publics jeunes et publics migrants), la DASS, dont les axes de financements sont tournés vers les familles, le conseil départemental et la mairie, dont les axes de financements sont tournés vers les jeunes et la famille.
En plus de ce suivi et de cette aide administrative, AUVM organise des fêtes pour les personnes hébergées. Pour créer du lien social entre elles, mais également pour se faire connaître à l'échelle du quartier, de la ville, et ainsi favoriser le vivre ensemble sur le territoire et notamment avec le voisinage. Qui plus est, « Une fois par semaine, on va les voir[les personnes hébergées] et il y a également des veilleurs qui passent le soir pour vérifier que tout va bien. »
L'apprentissage du français
A AUVM, des ateliers de français sont dispensés depuis 2012. Cela part du constat que la maitrise de la langue est étroitement liée à la lutte contre l’exclusion et à une intégration plus efficace. Initialement, AUVM proposait un cours par semaine, puis deux cours par semaine en 2014 et enfin des cours du lundi au vendredi de 9h30 à 11h00 sont dispensés depuis 2016. Comme expliqué dans le rapport annuel d’activité d'AUVM : « Les cours se présentent sous forme d’ateliers socio-linguistiques permettant aux apprenants de tendre vers l’autonomie, par le biais de mises en situations pratiques rencontrées couramment au cours de la vie quotidienne en France. En effet, le cours sont axés sur l’étude de thèmes essentiels tels que la santé, l’école, les transports, l’emploi, le logement… »
Pour permettre à toutes et tous de suivre ces ateliers, l’association propose une petite garderie, pour accueillir les enfants sur la durée de l'atelier que suivent leurs parents. L'équipe de la garderie met en place des activités de socialisation et d’éveil.
Les ateliers d'enseignement du français sont donc corrélés à la mission d’AUVM : pour trouver du travail, ainsi qu’un appartement, cela commence par la maîtrise du français qui permet à la personne de gagner en autonomie. AUVM souhaite développé ces ateliers, qui aujourd'hui existe surtout dans le territoire Sud et sont encore en projet sur d'autres territoires, comme à Fresnes. Juliette et Cyrielle m’expliquent qu'il est difficile de les mettre en place, notamment pour des aspects logistiques : salle de cours, matériel pédagogique, garderie, sans compter le temps et les ressources humaines nécessaires. Cependant, il y a un vrai besoin dans ce domaine.
Pour développer ces ateliers, Juliette et Cyrielle aimeraient que deux personnes de l’équipe rejoignent l'équipe. Sur leur secteur, il y’a en majorité des migrant-e-s qui sont régularisé-e- ainsi que nombreuses mères de familles, pour lesquelles il sera nécessaire de développer en parallèle une garderie..
Pour autant, la volonté est là de toujours développer au mieux les services d'AUVM, notamment dans l'enseignement du français, en témoigne les formations de formateurs suivies par les salarié-e-s dans ce domaine-là.
Jean-Pierre Coudouy pour le Programme AlphaB
Pour contacter AUVM:
01 46 89 35 06